Histoire | la Pagode Indo-Chinoise du Quartier Gallieni :
La pagode bouddhique Hông Hiên Tu
A l’initiative du capitaine Delayen ,les tirailleurs indochinois venus à Fréjus au cours de la Première Mondiale construisirent pour leur culte une pagode bouddhique au niveau du camp militaire Gallieni. L’édifice a été construit à partir de 1917 conformément à l’architecture traditionnelle du Vietnam sous l’égide du vénérable Tich Thanh Vuc , aumônier bouddhique. Elle est appelée pagode Hông Hiên Tu, pagode de la fière race Hông Lac. Des réfugiés vietnamiens arrivés en France en 1954 et fixés à Fréjus entreprirent de sauver l’édifice à l’abandon depuis le départ des tirailleurs indochinois de Fréjus après la Seconde Guerre mondiale. Une association bouddhique fut constituée en 1967 et la rénovation de la pagode menée à bien en 1972.Depuis de nombreux travaux d’aménagement ont été conduits sur le terrain environnant la pagode acquis en 1979.La pagode est recensée depuis 1984 à l’Ordre bouddhique vietnamien mondial et les fêtes bouddhiques qui s’y déroulent figurent parmi les plus importantes de l’année.
A l’initiative du général Gallieni qui possédait une propriété entre Fréjus et Saint Raphaël, est crée en 1915 à Fréjus le Centre de transit des troupes indigènes coloniales (CTTIC) destiné à faciliter l’acclimatement des tirailleurs aux rigueurs de la guerre en Europe. Y ont été implantés successivement : le CTTIC, l’Ecole des officiers indigènes (1925), l’Ecole de formation des officiers du régime transitoire des troupes d’outre-mer (EFORTOM 1956 1965), le Groupement d’instruction des troupes de marine (GITDM 1975), le musée des troupes de marine (1981), le régiment de formation des appelés destinés à servir outre-mer (4ème RIMa). Des dizaines de milliers de tirailleurs en provenance d’Afrique, d’Indochine et de Madagascar passeront alors par Fréjus durant un demi-siècle. Ils y ont laissé des souvenirs et leurs descendants ne visitent jamais Fréjus sans émotion. Subsistent en effet de nombreux monuments et souvenirs de leur passage.
En 1986, un protocole franco-vietnamien rendit possible le rapatriement des corps des soldats morts en Indochine entre 1945 et 1954. La ville de Fréjus proposa de faire ériger un mémorial en un lieu symbolique, l’ancien camp Gallieni ou avaient séjourné des tirailleurs indochinois pendant la Première Guerre mondiale et où avait été construite une pagode bouddhique . La pose de la première pierre eut lieu le 19 janvier 1988 et la nécropole nationale des guerres en Indochine fut inaugurée le 16 février 1993. Un monument préexistant , réalisé en fer forgé par Luccérini et inauguré en juin 1983 , est conservé sur place et indique bien l’entrée de la nécropole.